Ces dernières années, l’intimidation a fait les manchettes, avec quelques exemples tragiques de la mesure dans laquelle les brimades peuvent être dévastatrices chez un enfant ou un adolescent. La conscience accrue du problème a donné naissance à des messages et campagnes anti-intimidation dans le but de réduire l’intimidation dans les écoles et d’offrir un soutien à ceux qui peuvent en être les victimes. Tyler Tulloch, maintenant étudiant au doctorat à Ryerson, estime que les effets de l’intimidation peuvent se prolonger bien au-delà de l’adolescence, jusque dans la vie d’adulte. Fort de l’appui d’une bourse de maîtrise des IRSC/de l’ACRV, Tyler a mené des recherches pour mettre en lumière la façon dont un passé de brimades, particulièrement concernant un non-conformisme sur le plan du genre ou des activités sociales influait sur les activités sexuelles à haut risque chez l’adulte.
Tyler s’est particulièrement intéressé à découvrir comment les brimades subies pendant l’enfance influent sur les pratiques sexuelles des hommes gais et bisexuels. A ses dires, ce n’est que dans ces dernières décennies que le bien-être psychologique des minorités sexuelles est devenu un terme de recherche acceptable. La recherche sur les problèmes de santé des hommes gais n’est pas très courante dans le domaine de la psychologie au Canada, et c’est pourquoi il l’a choisie comme domaine d’étude.
Dans les recherches qu’il mène, Tyler a défini les activités sexuelles à risque en interrogeant les participants sur leurs partenaires sexuels (dont la situation concernant le VIH était connue ou contraire à la leur) et en leur demandant s’ils avaient des rapports non protégés avec ces partenaires. Les résultats de son étude font ressortir les effets à long terme de l’intimidation. Il explique : « Les gens qui ont fait état de taux plus élevé de brimades verbales pendant l’enfance avaient davantage de partenaires à haut risque à l’âge adulte que ceux qui faisaient état de taux moindre de brimades verbales. J’ai également découvert que ceux qui mentionnaient des taux plus élevés de brimades pour non-conformisme sexuel pendant l’enfance et qui étaient également déprimés déclaraient un plus grand nombre de rencontres sexuelles à haut risque. »
Tirant parti des résultats de sa recherche, Tyler précise que les campagnes anti-intimidation peuvent avoir des avantages imprévus mais essentiels : « En réduisant l’intimidation pendant l’enfance, les campagnes peuvent avoir un effet à long terme. Elles peuvent, plus tard au cours de la vie, réduire les activités sexuelles à haut risque susceptibles d’augmenter le risque de contracter le VIH. »
Tyler apprécie beaucoup l’interaction et l’approche communautaire dans son domaine de recherche. « Le succès de mon travail repose fortement sur les alliances avec les membres de la collectivité et les organisations communautaires » dit-il. « J’apprécie la valeur collaborative de ce travail. » La bourse de maîtrise IRSC/ACRV a soutenu Tyler en tant qu’étudiant et il reconnaît qu’elle l’a vraiment aidé à se concentrer sur son travail : « Suivre un programme de maîtrise en psychologique clinique, c’est un peu être un jongleur, car tant de choses se passent en même temps. Ces fonds m’ont offert la paix d’esprit qui m’a permis de me concentrer entièrement sur ma recherche. »
Tyler commencera son doctorat cette année et compte approfondir les questions mises en évidence par ses travaux de maîtrise. « Je m’intéresse maintenant beaucoup à examiner en quoi les motivations des gens pour s’engager dans un rapport sexuel sont associées à des comportements sexuels à haut risque, » dit-il. Parmi les motivations de rapports sexuels qui ont été associés à des comportements à risque chez les échantillons hétérosexuels, on trouve : avoir des rapports pour augmenter le plaisir physique/affectif, relever l’estime de soi ou faire face aux émotions négatives. Je souhaite examiner ces aspects chez les hommes gais et bisexuels. »
L’Association canadienne de recherche sur le VIH est fière d’appuyer les étudiants comme Tyler dans leur recherche au moyen de bourses de recherches pour études supérieures. Félicitations, Tyler, pour avoir terminé votre maîtrise et bonne chance pour votre doctorat!