Shamara est une véritable scientifique. Sa curiosité naturelle et son désir de mettre de côté toute idée préconçue l’ont bien servi, lorsqu’elle a fait le passage d’une carrière en sciences fondamentales vers l’épidémiologie sociale. Au secondaire, elle était fascinée par la biologie du VIH et cet intérêt l’a accompagnée à l’université, où elle a étudié la biologie cellulaire. Par contre, pour son doctorat, Shamara s’est orientée vers l’épidémiologie sociale. « Au départ, la courbe d’apprentissage était plutôt raide et j’ai dû apprendre le jargon des sciences sociales, » de dire Shamara, « mais ma formation scientifique m’a vraiment aidée dans ma recherche. J’aime d’abord éclaircir les faits et réunir tous les renseignements requis de manière à pouvoir aborder la question sans idée préconçue. » Sa recherche commence à rendre compte de cette façon de voir.
Avec l’appui de la bourse d’étude 2010 de l’ACRV en épidémiologie, le travail de doctorat de Shamara porte sur les déterminants sociaux de la vie dans une communauté africaine, caraïbéenne et noire (ACN), une minorité ethnoraciale et population d’immigrants. Dans le cadre de l’étude BLACCH (étude sur la santé des Canadiens noirs, africains et caraïbéens), Shamara a travaillé de concert avec des personnes de la collectivité ACN à London, Ontario, afin d’obtenir un meilleur éclairage sur le VIH et la santé.
« Avec ses efforts, l’étude BLACCH est devenue beaucoup plus vaste que son travail de thèse de doctorat, » explique Greta Bauer, directrice de thèse de Shamara. « À titre d’étudiante avancée au doctorat, Shamara a établi des contacts avec les organismes communautaires et d’autres chercheurs et accepté du travail pour des projets externes. » Dans le cadre de sa recherche, Shamara a préparé des bulletins électroniques, des rapports et des messages d’utilité publique, ainsi que des manuscrits pour des revues à comité de lecture. Mme Bauer apprécie également la formation scientifique de Shamara, car « elle a apporté beaucoup dans des domaines techniques comme la conception des enquêtes, l’épuration des ensembles de données et la production de listes de codage. »
Même si la recherche de Shamara n’en est qu’à ses débuts, la chercheure a déjà jeté de la lumière sur l’influence de l’éducation, du genre et de la situation financière sur la sensibilisation au VIH, les comportements à risque et les mesures préventives dans la collectivité ACN. Plus précisément, elle a constaté que les impressions à savoir qui est à risque pourraient ne pas rendre compte de la répartition globale du risque réel dans cette population. Shamara insiste et rappelle que les interventions de prévention doivent tenir compte des déterminants sociaux de la santé et veiller à ce que les bons groupes soient ciblés.
À mesure que la recherche de Shamara progresse, elle offre la promesse de faire ressortir d’autres complexités dans les collectivités à risque et la bourse de l’ACRV continuera d’appuyer ce travail. « L’aide financière m’a aidée à vivre en tant qu’étudiante et a couvert les coûts liés à ma recherche, » explique Shamara, « sans la bourse d’études de l’ACRV, je n’aurais tout simplement pas pu faire ces recherches. » L’ACRV adresse ses félicitations à Shamara pour les efforts qu’elle a déployés jusqu’à maintenant dans sa recherche et est fière de l’appuyer dans son travail qui vise la prévention du VIH/sida et la sensibilisation à ce problème au Canada.