Après avoir fréquenté l’école au Botswana, Peter Quashie était bien conscient du fardeau que représentait le sida dans sa communauté. Au moment où il entrait à l’école secondaire, ce Ghanéen d’origine avait déjà décidé que si cela lui était possible, il deviendrait chercheur et tenterait de trouver un remède contre le VIH/sida.
« C’est la seule chose que je voulais faire », affirme-t-il.
Bond en avant jusqu’en 2012 et Peter réalise son rêve puisqu’il effectue actuellement des recherches dans le cadre de son doctorat dans un laboratoire de l’Université McGill, avec le Dr Mark Wainberg, l’un des plus éminents chercheurs au monde dans le domaine du VIH, grâce au soutien d’une bourse de recherche doctorale de l’ACRV. (Il a choisi le laboratoire du Dr Wainberg en raison de ses intérêts de recherche, ne sachant pas à quel point ce scientifique canadien était renommé – « Je ne savais pas qu’il avait une si grande réputation » ajoute Peter.)
Les travaux de Peter portent sur la résistance aux médicaments anti-VIH. L’un des principaux modes d’action des médicaments est d’empêcher la progression du VIH en interférant avec l’insertion du génome du VIH dans le génome de l’hôte à l’aide d’une classe d’agents appelés inhibiteurs de l’intégrase. Or, le VIH est très fûté et sait comment contourner les inhibiteurs de l’intégrase du VIH de première génération et il résiste à leur action. Peter concentre donc ses efforts sur les agents de seconde génération. Selon son hypothèse, ces agents de seconde génération inhibent l’intégration du VIH d’une façon différente. Il essaie de découvrir les mutations du VIH qui le rendent résistant à ces médicaments de seconde génération dans l’espoir de paver un jour la voie à la mise au point de traitements encore plus efficaces contre le virus.
Pour Peter, c’est l’un des avantages qu’il y a à travailler au laboratoire du Dr Wainberg – il a la liberté de choisir son sujet de recherche, mais le Dr Wainberg voit à ce que tout le monde garde à l’esprit la dimension clinique.
« C’est un travail de laboratoire, mais c’est également applicable à la clinique », affirme Peter à propos de sa recherche. « En formulant notre hypothèse, nous pensons toujours aux répercussions cliniques. »
« Nos travaux tournent principalement autour de la résistance du VIH aux médicaments et c’est bien sûr un domaine très pertinent sur le plan clinique », affirme le Dr Wainberg. « C’est exactement ce que Peter fait. C’est un excellent étudiant qui fait un travail remarquable. »
L’obtention de la bourse de recherche doctorale de l’ACRV a joué un rôle majeur dans la réussite de Peter à ce jour. Elle lui a permis de se consacrer à sa recherche plutôt que d’accepter une tâche d’auxiliaire à l’enseignement, en plus de faciliter sa participation à différents congrès, comme la 4e Conférence internationale sur l’intégration rétrovirale, qui a eu lieu en Italie l’automne dernier. Elle lui a en outre donné l’occasion de collaborer avec ses collègues au laboratoire du Dr Wainberg, et à ainsi poser les bases d’une carrière en recherche par le biais de publications et autres mesures de mise en valeur de ses travaux scientifiques.
Si Peter s’intéresse actuellement à la résistance aux médicaments, il a pour objectif ultime de trouver un jour un remède définitif contre le VIH/sida et c’est ce à quoi il entend se consacrer lorsqu’il aura en mains son diplôme de doctorat. Et malgré les obstacles qui se dressent encore à la découverte d’un remède, Peter croit que l’objectif est réalisable et qu’il y aura même moyen de trouver plusieurs agents qui agiront de différentes façons.
« L’objectif est réalisable, mais je ne saurais dire d’ici combien de temps.»