Le chemin qui mène à la recherche sur le VIH est fait de méandres et de détours; bien des étudiants aidés par l’ACRV et menant des recherches sur le VIH sont venus de nombreuses autres disciplines, animés par une multitude d’intérêts. DeAnna Zanet, qui termine actuellement sa maîtrise à l’UBC, a étudié les pathogènes des pommes après la récolte, au cours de ses études de premier cycle, mais s’est intéressée à la recherche sur le VIH dans sa quatrième année. Pour elle, c’était un changement de taille! Elle précise : « J’ai suivi un cours approfondi sur la biochimie de l’infection par le VIH et j’ai vraiment étudié cette question au niveau des sciences fondamentales. » Pour sa recherche en maîtrise, DeAnna s’est jointe au laboratoire de la Dre Hélène Côté et, en collaboration avec d’autres chercheurs canadiens, elle étudie les effets du VIH et de la thérapie antirétrovirale sur les marqueurs cellulaires du vieillissement de personnes infectées par le VIH et de personnes séronégatives.
DeAnna étudie les télomères, c’est-à-dire les « capuchons » protecteurs à l’extrémité des brins d’ADN, qui se raccourcissent au fil d’une vie de divisions et de réplications cellulaires dans notre organisme comme moyen d’évaluer le vieillissement. Les télomères plus courts sont associés à un vieillissement accéléré et aux maladies liées à l’âge, par exemple les maladies cardiovasculaires et neurodégénératives. Les personnes séropositives au VIH tendent à vieillir plus rapidement que celles qui sont séronégatives, ce qui peut être dû à la thérapie antirétrovirale, aux protéines virales, à des comorbidités et à d’autres facteurs. La recherche menée par DeAnna a déjà fait ressortir les effets du tabagisme, de l’âge, de la situation en matière de séropositivité, du revenu et d’une co-infection par l’hépatite C sur la longueur des télomères. Lors de la conférence 2013 de l’ACRV, DeAnna a fait connaître ses recherches concernant les effets du tabagisme sur la longueur des télomères, car elle a découvert que les conséquences les plus lourdes sont le statut de fumeur actif, plutôt que l’exposition cumulative.
La Dre Côté, directrice de thèse de maîtrise de DeAnna, relève le fait que les travaux de DeAnna ont déjà fait ressortir des connaissances nouvelles et importantes qui orientent les recherches futures du laboratoire. De plus, elle ajoute que DeAnna est un atout pour les autres membres du laboratoire : « Elle favorise la discussion dans le laboratoire, explique-t-elle, elle encourage d’autres membres à contribuer et les tient au courant des publications actuelles et des nouveautés dans le domaine ».
C’est avec fierté que l’ACRV appuie des étudiants comme DeAnna et les aide financièrement par ses bourses annuelles de maîtrise. Grâce à la bourse ACRV/IRSC de cette année, DeAnna avance dans sa recherche. « La bourse m’a permis de jouer un rôle plus indépendant et de diriger mon projet, explique DeAnna. Avec cette aide, j’ai eu la chance de présenter certains résultats de mes travaux de maîtrise lors de conférences nationales et internationales. » Elle ajoute tirer parti des échanges de connaissances qui ont lieu lors de ces conférences et se dit particulièrement inspirée par les recherches en cours en sciences sociales.
Il n’est pas difficile de percevoir la valeur des recherches menées par DeAnna, non seulement pour la collectivité de la recherche sur le VIH, mais également pour celle de la recherche sur le vieillissement. « Mes travaux, explique DeAnna, ont fait ressortir des facteurs qui peuvent contribuer à l’accélération du vieillissement au niveau cellulaire et, à partir de cela, nous pouvons préciser de quelle façon prévenir peut-être cette accélération par la modification du mode de vie et d’autres facteurs. Même si le temps s’écoule pour tous et chacun, DeAnna espère que sa recherche peut aider à améliorer la santé et à prolonger la vie.
Nos félicitations pour vos recherches jusqu’à maintenant, Madame DeAnna, et bonne chance dans votre carrière future!