
Le VIH est un virus complexe qui pirate les cellules du système immunitaire, utilise leurs mécanismes, se propage aux autres cellules et trompe le système immunitaire pour perdurer indéfiniment dans l’hôte. La mise au point de thérapies efficaces contre le VIH exige des recherches aux multiples facettes pour étudier le virus et les interactions de son hôte sous tous les angles.
Le Dr Michel J. Tremblay, titulaire de la Chaire canadienne de recherche en immuno-rétrovirologie à l’Université Laval, met à profit plusieurs approches dans son étude du virus. La façon dont le virus intègre les molécules de l’hôte au cours de sa réplication, les interactions entre le virus et les principales cellules cibles (cellules du système immunitaire et du système nerveux) et l’analyse des profils géniques à la suite de l’infection virale, voilà quelques éléments de la liste de projets de ce laboratoire où c’est toujours l’heure de pointe.
Les récepteurs de la surface cellulaire (molécules à l’extérieur de la paroi d’une cellule) jouent un rôle primordial dans la façon dont le VIH se fixe et finit par pénétrer dans la cellule hôte. « L’identité de nouveaux récepteurs de la surface de la cellule impliqués dans les interactions initiales entre le VIH et les cellules cibles sont du plus grand intérêt, car cela peut déboucher sur la conception de nouveaux antiviraux, », d’expliquer le Dr Tremblay. Son laboratoire a présenté la première preuve que le DCIR (immunorécepteur des cellules dendritiques) agit comme facteur de fixation du VIH, tant sur les lymphocytes T du système immunitaire que sur les cellules dendritiques.
Les macrophages – cellules du système immunitaire hôte qui absorbent les pathogènes – sont des cibles importantes de l’infection au VIH. Puisqu’elles persistent après avoir été infectées par le VIH, elles agissent comme réservoir viral stable. Par contre, les macrophages se présentent sous diverses formes et n’agissent peut-être pas tous de la même façon, en cas d’infection par le VIH. Finalement, leur phénotype (statut de polarisation) influe sur la façon dont le virus est dévoré (par des processus appelés endocytose et macropinocytose). « Nous avons décrit l’influence globale du processus de polarisation sur l’endocytose du VIH et son devenir dans les principaux macrophages humains. Nos résultats laissent à penser que la macropinocytose n’est pas la seule voie en cause dans l’endocytose du VIH dans les macrophages », explique le Dr Temblay. Cela pourrait avoir d’importantes applications pour la mise au point d’antirétroviraux.
La poursuite de la connaissance est ce qui anime le Dr Tremblay dans son travail et il parle avec éloges de ses étudiants diplômés : « Je suis très fier d’eux, car ils apportent à notre société une contribution positive. » Souhaitant toujours former de nouveaux talents dans son laboratoire, le Dr Tremblay accueille les étudiants diplômés fraîchement émoulus et enthousiastes, ainsi que les boursiers postdoctoraux.
Le Dr Tremblay reconnaît le travail de ses mentors, qui l’ont aiguillé dans la voie de la recherche sur le VIH : « Mes intérêts de recherche ont été directement stimulés par deux mentors. J’ai fait mes études doctorales sous la direction du Dr Mark A. Wainberg, l’un des premiers scientifiques canadiens s’intéressant à la poursuite de recherches fondamentales sur le VIH/sida. Par la suite, j’ai obtenu une bourse postdoctorale dans le laboratoire du Dr Rafick Sékaly. » Il est également reconnaissant du soutien qu’il a reçu des IRSC et de la FCRS au fil des ans. « Une large part de nos efforts de recherche a été financée par les IRSC et la FCRS; ce sont des moteurs essentiels de mes activités de recherche. »
L’Association canadienne de recherche sur le VIH, l’Initiative de recherche sur le VIH/sida des IRSC, la Fondation Canadienne de Recherche sur le Sida (FCRS), le Réseau canadien pour les essais VIH (RCE) des IRSC et le Bureau de coordination de l’Alliance de recherche et de développement de l’Initiative canadienne de vaccins contre le VIH souhaitent remercier le Dr Tremblay et ses étudiants de leur apport à notre connaissance du VIH au Canada. Leur travail s’inscrit dans le cadre d’un vaste effort canadien de recherche qui fait la différence dans la vie des personnes affectées par le VIH au Canada et de par le monde.