
Au premier regard, les collectivités autochtones et les diasporas africaines du Canada sont très différentes, mais si on y regarde de plus près, on découvre une trame commune qui plonge dans leurs expériences historiques et contemporaines, notamment la colonisation, l’oppression et la violence. Parmi les répercussions néfastes actuelles, il faut mentionner un niveau excessivement élevé de cas de VIH comparativement à la population canadienne en général. Dr. Ciann Wilson (PhD), chargée d’enseignement à l’Université Wilfrid Laurier, se concentre sur les interventions communautaires, la santé et le VIH/sida dans les collectivités autochtones et les diasporas africaines au Canada. « S’attaquer à la disparité consiste à susciter un dialogue interne et intercommunautés, » de dire Dr. Wilson. « Il est question des conséquences de cette maladie dans nos collectivités, il s’agit aussi de vraiment avancer au niveau de la prévention. »
Mme Wilson s’est d’abord intéressée au domaine du VIH en suivant un cours de premier cycle intitulé Sociologie du VIH/sida avec M. Robb Travers (PhD) à l’Université de Toronto en 2007. « J’étais étudiante en sciences de la vie et je me demandais vraiment dans quel domaine je pourrais accomplir le travail que je voulais faire, », dit-elle. « Je m’intéressais à la justice sociale, mais je ne savais pas précisément comment faire le lien avec l’univers des sciences fondamentales dans lequel je baignais. » Désormais, la justice sociale et l’implication communautaire constituent des principes directeurs de son approche à la recherche en santé. « En tant que chercheurs, nous occupons des sphères tellement privilégiées qu’il nous appartient de veiller à ce que notre recherche soit importante et offre des avantages aux collectivités ».
Appuyée par une bourse doctorale des IRSC et sous la supervision de Mme Sarah Flicker (PhD), la recherche doctorale de Mme Wilson, sur le thème « Au-delà du fossé colonial » a réuni des jeunes meneurs des collectivités autochtones et des diasporas africaines afin de discuter des moyens par lesquels ils pourraient mettre en commun les ressources et l’information et de définir les défis et les perspectives qu’offrait cette union. En plus des groupes de discussion, elle a animé une collaboration murale amorcée par les jeunes. Cette murale n’était pas une simple occasion pour les jeunes de se parler tout en œuvrant vers un objectif commun, mais elle a aussi permis de faire surgir des contextes cachés. « L’art est une approche qui attire les gens et qui peut être un moyen intéressant de transmettre diverses couches de signification, » de dire Mme Wilson. « Par exemple, même si dans nombre des discussions, l’identité de queel, l’orientation sexuelle et le statut de minorité sexuelle pourraient ne pas surgir, vous trouvez ces expressions en nuances dans l’art. »
Comme il est souvent le cas dans la recherche communautaire, les leçons retenues étaient différentes de celles prévues au départ. « Je crois que je suis allée dans cet espace avec une forte dose d’idéalisme sur ce que je comptais trouver comme atmosphère et ce qui sortirait de la conversation, » d’expliquer Mme Wilson. « La réalité était que, dans les faits, il y avait beaucoup de tensions intercommunautaires, du racisme anti-Noirs à l’ignorance concernant les histoires et réalités des Autochtones du Canada. Cela a généré une conversation plus intense sur les moyens de parvenir à un terrain d’entente, la façon de faire face à nos similitudes et à nos différences sur les plans de nos luttes, la façon de nous soutenir mutuellement et d’avancer vraiment vers la santé et le bien-être. »
Poursuivant dans ce fil de la recherche, Mme Wilson a obtenu récemment l’appui du CRSH à l’égard d’un projet où elle travaillera avec des collectivités de races mixtes autochtones et des diasporas africaines de façon à établir des cartes communautaires retraçant les géographies familiales et les mouvements dans l’ensemble de l’Île de la Tortue (c.-à-d. un des noms que donnent les Autochtones à l’Amérique du Nord). Les participants à l’étude raconteront en outre leurs histoires personnelles sur leur propre identité raciale mixte d’Autochtones et de Noirs dans un format narratif numérique. « Sur le plan historique, nous comptons plus de 400 ans de relations et de résistance des Noirs et des Autochtones au Canada, » explique Mme Wilson. « Ce projet vise à mettre en lumière les histoires d’un groupe de personnes remarquables dont l’existence a largement été effacée de la conscience canadienne et le temps s’y prête tout particulièrement, compte tenu de l’appel à la vérité et à la réconciliation. »
Dr. Wilson, de même que plusieurs autres chercheurs montants sont actuellement mentorés par M. LaRon Nelson (PhD), premier titulaire de la chaire de recherche du ROTV sur la science des programmes du VIH pour les collectivités africaines, caraïbéennes et noires (ACN). Ce programme vise à reconnaître les répercussions disproportionnées du VIH sur les collectivités ACN. « Je fais partie d’un ensemble plus vaste et naissant de gens de couleur des diasporas africaines et de chercheurs associés qui travaillent avec M. Nelson pour exécuter des recherches reposant sur l’intervention auprès des collectivités ACN de l’ensemble de la province. »
Mme Wilson dirigera une séance spéciale de l’ACRV 2017 intitulée « Si ça ne va pas, essayez autre chose! » À la recherche d’une théorie de prévention du VIH pour les communautés africaines, caribéennes et noires au Canada. Pour en savoir davantage sur le Congrès de l’ACRV 2017, visitez cette adresse : https://www.cahr-acrv.ca/fr/conference/inscription/
L’Association canadienne de recherche sur le VIH (ACRV), l’Initiative de recherche sur le VIH/sida des IRSC, la Fondation canadienne de recherche sur le sida (CANFAR), le Réseau canadien pour les essais VIH (RCE) et le Bureau de coordination de l’Alliance (BCA) de recherche et de développement de l’Initiative canadienne de vaccins contre le VIH (ICVV) souhaitent adresser leurs remerciements à Dr. Ciann Wilson pour son apport à notre compréhension du VIH dans les collectivités racialisées. Son travail s’inscrit dans le cadre d’un vaste effort canadien de recherche qui fait la différence dans la vie des personnes affectées par le VI